Tes amis les moustiques te sucent gentillement le sang alors que tu tente de mettre fin à leur jours, en vain. Quel paradoxe, l'union de nos corps déchirée par cette pulsion qui m'anime, celle qui me pousse à leur offrir une mort dénuée de toute dignité.
Le vrai problème n'est pas là.
Le vrai problème c'est cette remise en question de tout ce qui t'entoure à la moindre seconde que tu passe seul.

Cette clope m'a retournée la tête, du simple fait que je l'ai fumée beaucoup trop vite, du simple fait que j'ai peur.

La peur est une super sensation: on découvre nos limites, on explore vraiment notre personne. C'est peut-être ça le moyen d'atteindre la sincérité envers soit-même: faire dans son froc. Et aujourd'hui, j'ai peur de te perdre. Je me bouffe les doigts à la simple idée de passer ces prochains jours sans toi. Je l'ai frôlé, je l'avais a portée de main, cette putain de pleinitude. Tu sais, je m'y suis toujours refusé, considérant la chose utopiste. Pourtant je l'avais, il me fallais juste une prise de conscience et j'allais la connaitre enfin. Ma paranoïa, mon orgueil, et cette constante auto-dérision dans laquelle je baigne, celle qui colle à ma peau depuis tellement d'années, et surtout ce manque de confiance envers l'humanité toute entière, voilà ce que j'ai décidé de renier. Crois moi j'en ai marre.
C'est con de comprendre maintenant tout ça. Je me suis retrouvé face à moi-même et j'ai compris qu'il était temps de changer.

J'ai prié, j'ai imploré à genoux n'importe quelle force qui serai capable de m'entendre, j'ai prié pour qu'on m'accorde un peu plus de temps à tes côtés. Apparemment personne ne m'a entendu ou ne m'a écouté car tu n'as pas l'air d'être d'attaque pour me répondre. Ou es-tu? J'ai besoin de toi.
Besoin de te voir, te sentir.. Besoin d'entendre le petit sifflement que tu fais en t'endormant à mes côté, besoin de passer ma main dans ta nuque, de te prendre les cheveux alors que tu m'embrasse. J'ai encore tellement de chose à t'offrir.

Laisse moi m'envoler encore, arrache cette boule (à ton éfigie) au fond de mes entrailles, et ramène moi là ou toi seule a réussi à m'amener. Laisse moi m'installer là bas, je t'en supplie, laisse moi y retourner. Laisse moi perdre toute dignité en te le demandant. 
 Il faut que je parte de ce cercle dans lequel je suis enfermé depuis ma naissance, mes larmes ne coulent plus.

Je te l'ai apparemment trop dit: "Je suis fou de toi".

Ne me laisse pas, je t'en prie.

Je t'aime mon amour.